Juicebox n’est pas mort, mais vive Juicebox quand même. Le mois de septembre était chargé, mais on a réussi à vous pressé un jus si savoureux que je vous laisse imaginer la carte du mois d’octobre.
Ca commence par un chiffre et sa fini par une lettre, non ce n’est pas le code de ma porte d’entrée : c’est 49 SWIMMING POOLS qui nous livre leur plus belle penser, merci à Emmanuel Tellier, qui est, à nos yeux, un artiste journalitico-musicien…
Ca commence par un chiffre et sa fini par une lettre, non ce n’est pas le code de ma porte d’entrée : c’est 49 SWIMMING POOLS qui nous livre leur plus belle penser, merci à Emmanuel Tellier, qui est, à nos yeux, un artiste journalitico-musicien…

Je pense que chaun naît avec « quelque chose », un petit atout personnel qu’il faut savoir 1. découvrir, 2. cultiver. Dans mon cas, il est évident que j’avais des aptitudes pour la musique, et c’est sans doute dans les gênes car je constate que mon fils, Elliot, qui a 9 ans, a aussi un super sens du rythme, qu’il a démontré très jeune, en tapotant partout depuis ses 3 ans, et une bonne mémoire des mélodies aussi. Moi, tout petit, je chantonnais tout le temps, je tapais sur des coins de table : même en m’endormant, sur les draps, sur l’oreiller, je tapais des petits rythmes. Ma mère me disait que même endormi, parfois, je tapotais encore quelques secondes.
Bon, ceci dit, c’était vraiment le seul « cadeau » avec lequel j’ai démarré. Ça, et le fait d’écrire pas trop mal et d’avoir un bon orthographe. Sinon, c’est la cata : nul en math, nul en dessin, très peu de sens logique, totalement inapte au bricolage et à la cuisine.
C’était quoi vos influences majeures à l’époque ? Il y a-t-il une chanson qui caractérise cette période de « découverte musicale » ?
Mes premières émotions étaient liées à la musique classique, Mozart, Schubert... Vers 8 ou 9 ans, on m’a fait découvrir les Beatles et les Stones. Mes premiers groupes vraiment « à moi » ont été les trucs de « new wave de l’époque », au tout début des années 80, Siouxsie, Cure, Ultravox, Depeche Mode, Joy Division un peu avant, puis New Order. Mais la première fois où j’ai ressenti qu’un groupe était vraiment parfait, que tout me plaisait, de la voix aux pochettes aux textes à l’attitude générale, et qu’il était vraiment fait pour moi (et moi pour lui ?), c’était avec les Smiths, donc en 1984. Voilà ce qui m’a donné envie de jouer dans des groupes. J’avais donc 17 ans.
49 Swimming Pools, est-ce la suite logique de vos six projets musicaux ?
Oui. D’une certaine façon, le lien le plus direct est entre les 3 albums de Chelsea et celui-là, qui en est un peu une continuation plus mature, plus sereine. Entre temps, il y a un Melville parce qu’on voulait tenter un disque plus rock, et LaGuardia, que j’ai fait un peu en marge pour expérimenter des mélanges guitares-claviers.
C’est naturellement que vous vous êtes tourné vers du « folk pop doux et envoûtant » ?
En fait, je n’ai rien fait consciemment. Il n’y a pas eu de virage ou de décision. Je suis juste arrivé à un stade de mon petit parcours musical où j’ai eu envie d’entrer en studio sans aucune préconception, sans plan, juste avec des idées de piano, des lignes de chant, des textes (au départ, ça ne devait même pas être un disque, mais juste une sorte d’exercice personnelle). S’il y a une influence, c’est celle liée à l’écoute très fréquente, chez moi, de Neil Young ou Leonard Cohen (mais davantage encore Neil Young). Leur musique est naturelle, spontanée. Elle n’est jamais bavarde, elle n’essaye jamais d’épater. Elle se contente d’être « ce qu’elle est » (ce qui est déjà pas mal !). Peut-être qu’ayant toujt juste passé la quarantaine, et après un long break depuis mon disque précédent (LaGuardia), je me suis détendu, relâché, et je me suis aussi senti doté de mélodies assez solides pour essayer ça : cette très grande fidélité à la musique elle-même. Avec Fabien (dans son studio, près de Tours), on a juste enregistré, en fait. On n’a pas vraiment « produit », au sens classique du terme. On a juste voulu enregistrer du mieux possible, le plus fidèlement possible, avec de beaux instruments, des très bons micros à lampe. Et à notre rythme, juste tous les deux, sans aucune pression.
Vous êtes un journaliste spécialiste de musique et un musicien. On voit mal votre vie sans musique ! Il y a-t-il, pour vous, une chanson qui pourrait faire aimer la musique à des gens qui disent ne pas l’aimer ?
«Always on my mind », l’originale, chantée par Elvis Presley (reprise ensuite par les Pet Shop Boys). Pour moi, c’est la chanson absolue, autant pour la mélodie que pour le texte, qui est le plus beau chant d’amour qui soit. Rien, mieux qu’une chanson, peut dire (ou pleurer) l’amour.
49 Swimming Pools, c’est pourquoi ? 49 poules mouillées ? C'est quoi la chanson de votre album à ne pas louper ?
Le nom du groupe est détournée dun nom d’une série de photos (des piscines, donc, dans la série 47 Swimming Pools, transformé en 49...) d’un photographe nommé Ed Ruscha. Un vieux monsieur maintenant, mais toujours vivant, qui a beaucoup oeuvré dans les photos d’architecture et d’urbanisme, surtout en Californie. J’adore les séries de photos, et les séries en générale, le fait de lister les choses qui se ressemblent... La répétition, je trouve ça très beau. Quand Morrissey répète plusieurs fois des mots, comme pour enfoncer le clou, ça m’émeut beaucoup.
La chanson à ne pas râter ? Je dirais la première, All the flowers in your field, pour sa mélodie lancinante, et l’arrivé sur le «LA » (all the people cry...).
Pouvez-vous nous parler de votre label ELAP ?
Si si ! En fait, c’est le label d’Etienne et Fabien. Moi, je n’y suis pour rien. Mais j’ai voulu faire le disque sur leur label, parce que c’est mes amais, ma famille. J’ai connu pas mal de maisons de disques depuis 19921, et vu l’esprit tranquille dans lequel on fait ce disque (et les concerts maintenant), c’était très important pour moi que ça reste familial, super simple, détendu. Et qu’on soit d’accord sur tout.
C’est quoi le comble du journaliste interviewé ? Vous avez des anecdotes de vos rencontres avec des personnalités mythiques ?
Il n’y pas de comble, je crois... En fait, je trouve ça cool d’être interrogé, j’ai toujours bien aimé ça... Des anecdotes, il y en aurait trop, j’ai fait vraiment beaucoup beaucoup d’interviews... Disons des grands souvenirs : Morrissey, PJ Harvey, Cobain, Johnny Cash, David Bowie, Björk...
On se débrouille bien niveau questions ?
Impec. Mais celle-là, moi, je ne l’ai jamais posée à personne ! ;-)
Comment appréhendez-vous la scène ?
Comme un moment où la musique doit vraiment être reine ! Pas d’esbrouffe, pas de grands effets, nous sommes trois musiciens extrêmement concentrés sur leur instrument, sur les tempos, sur l’interprétation. Les gens qui nous ont vu ont tous été assez bluffés par le niveau de concentration et d’intensité qu’on arrive à trouver. Le public rentre vraiment dedans, il n’y a pas un bruit quand on joue, c’est vraiment une chouette expérience.
A votre avis, aujourd’hui, les concerts sont plus importants que les albums ?
A égalité, je mettrais les albums, les concerts, et aussi Internet, qui n’est ni l’un ni l’autre, mais un mélange : le public peut se faire un avis en 3 ou 4 chansons seulement, avec un bout de « live aussi ou une vidéo. Ça apporte un nouveau rapport aux groupes, et c’est extrêmement bénéfique. Il n’y avait pas le web quand nous avons fait les disques de Chelsea, et je trouve que c’est beaucoup plus chouette aujourd’hui. On peut échanger avec tout un tas de gens en direct, c’est canon. Moi-même, je suis en contact avec plein de musiciens étrangers que j’ai connu il y a longtemps, c’est vraiment appréciable.
Vous pensez que la relation artiste-public change, évolue ? Les gens ont de plus en plus besoin de voir et non plus d’écouter ?
Oui, c’est un peu ce que je répondais juste au dessus. Le rapport est plus direct. Le public ne peut plus, comme dans les années 80, se faire seulement une vague idée de ce qu’est un groupe, de son image, sa musique. Le rapport est plus complet aujourd’hui, il y a le son, l’image, les mots, les interviews, les blogs. J’aime bien cette épaisseur nouvelle. C’est cool d’être fan de bonne musique aujourd’hui.
Allez-vous à des concerts ?
Environ 2 ou 3 fois par mois, je pense.
Environ 2 ou 3 fois par mois, je pense.
Avez-vous déjà assisté un concert décevant ? C’était qui ?
En fait, je suis rarement déçu, ou alors surpris, étonné, je trouve en tout cas toujours quelque chose qui me nourrit, m’intéresse. Un concert vraiment décevant, c’est quand même rare, non ? Mais j’ai vu des soirs où Oasis jouait trop vite, par exemple.
En fait, je suis rarement déçu, ou alors surpris, étonné, je trouve en tout cas toujours quelque chose qui me nourrit, m’intéresse. Un concert vraiment décevant, c’est quand même rare, non ? Mais j’ai vu des soirs où Oasis jouait trop vite, par exemple.
Toujours en tant que public : C’est quoi pour vous, un bon concert ? Est-ce que vos critères évoluent ?
J’aime sentir que la musique dépasse ses auteurs, qu’elle les emporte plus haut qu’ils n’auraient pensé aller, qu’elle les sublime, en somme. J’ai vu ça quelque fois avec James, avec Blur aussi à leurs tout débuts. Et puis une fois avec Courtney Love, un concert de Hole au Zénith absolument flamboyant, alors que je n’en attendais vraiment pas tant !
J’aime sentir que la musique dépasse ses auteurs, qu’elle les emporte plus haut qu’ils n’auraient pensé aller, qu’elle les sublime, en somme. J’ai vu ça quelque fois avec James, avec Blur aussi à leurs tout débuts. Et puis une fois avec Courtney Love, un concert de Hole au Zénith absolument flamboyant, alors que je n’en attendais vraiment pas tant !
Si vous aviez un super pouvoir, ce serait quoi ?
Reculer de 20 ans, et recommencer à enregistrer à partir de zéro, mais avec toutes les connaissances acquises depuis. En clair, le 49 Swimming Pools serait mon premier album... Sinon, bien sûr, être invisible.
Reculer de 20 ans, et recommencer à enregistrer à partir de zéro, mais avec toutes les connaissances acquises depuis. En clair, le 49 Swimming Pools serait mon premier album... Sinon, bien sûr, être invisible.
Qu’est ce que vous pensez de la musique rock actuelle ? C’est du déjà vu ?
Je trouvais qu’on s’ennuyaut un peu il y a 5 ou 6 ans. Actuellement, je trouve qu’il y a plein de trucs chouettes, qui partent dans tous les sens. L’effet Internet (notamment aux Etats-Unis avec Pitchfork) est vraiment notable. Des groupes comme les Dodos émergent très vite, il y a au moins 3 ou 4 nouveaux groupes de cette trempe chaque année. C’est très riche. Et la « nouveauté absolue », moi, ça ne m’intéresse pas trop. Je cherche d’abord des belles mélodies, une belle voix, et des gens qui savent rester simple, jouer simple, ou simplement.
Je trouvais qu’on s’ennuyaut un peu il y a 5 ou 6 ans. Actuellement, je trouve qu’il y a plein de trucs chouettes, qui partent dans tous les sens. L’effet Internet (notamment aux Etats-Unis avec Pitchfork) est vraiment notable. Des groupes comme les Dodos émergent très vite, il y a au moins 3 ou 4 nouveaux groupes de cette trempe chaque année. C’est très riche. Et la « nouveauté absolue », moi, ça ne m’intéresse pas trop. Je cherche d’abord des belles mélodies, une belle voix, et des gens qui savent rester simple, jouer simple, ou simplement.
Y a-t-il des révélations musicales à ne pas louper cet automne ?
Ce n’est pas de cet automne, mais les Dodos, donc. J’aime beaucoup le nouveau EP de Grisbi (même si c’est des copains, je le dis !), celui de Ladybird LaLa Band aussi. J’aime bien le nouveau Why ?. Et chez les plus vieux, j’ai écouté et adoré le nouveau Nits.
Ce n’est pas de cet automne, mais les Dodos, donc. J’aime beaucoup le nouveau EP de Grisbi (même si c’est des copains, je le dis !), celui de Ladybird LaLa Band aussi. J’aime bien le nouveau Why ?. Et chez les plus vieux, j’ai écouté et adoré le nouveau Nits.
Juicebox, vous en pensez quoi ?
Beau graphisme, bonnes idées. Continuez !
Beau graphisme, bonnes idées. Continuez !
Des questions ?
Vous avez quel âge ? Les Smiths, vous avez connu quand ?
Vous avez quel âge ? Les Smiths, vous avez connu quand ?
Et voici venu : LA MINUTE JUICEBOX, le principe : répondre aux questions par un titre de chansons.
Une chanson à écouter sous la pluie
Mushaboom, de Feist
Une chanson à écouter sous la pluie
Mushaboom, de Feist
Une chanson pour danser
Under the spell, de Apple Mosaic
Under the spell, de Apple Mosaic
Une chanson pour un road trip
You get what you give, de New Radicals
You get what you give, de New Radicals
Une chanson que vous avez honte d’aimer
Under pressure, de Queen et David Bowie
Under pressure, de Queen et David Bowie
Une chanson mélancolique
The greatest, de Catpower
The greatest, de Catpower
Une chanson qui vous motive
Roscoe, de Midlake
Roscoe, de Midlake
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